Le style Yang : Les différentes écoles
Voici un excellent texte sur le style Yang écrit par josé Carmona et tiré de son site internet www.shenjiying.com
Le style Yang : Les différentes écoles
La famille Yang est, depuis son fondateur Yang Luchan, à l’origine d’une prolifération d’écoles de Taiji quan. Pour aider le néophyte à s’y retrouver, nous en avons dressé l’inventaire.
Avant tout, mettons les choses au point :
1. Yang Luchan est un personnage énigmatique qui n’existe qu’à travers une légende dont la plupart des épisodes peuvent être considérés comme douteux. Pourtant, cette figure appartient à une époque relativement récente et l’on peut s’étonner à juste titre qu’un maître doté d’une telle réputation d’invincibilité n’ait été mentionné par aucune chronique ou gazette de son époque et ce notamment dans son village d’origine (1)
2. Ses fils Yang Jianhou et Yang Banhou sont révérés comme des ancêtres par les deux principaux courants du Taiji quan, c'est-à-dire les styles Yang et Wu. Nous ne nous occuperons pas des pratiques de ces deux maîtres qui ont pu survivre en Chine de façon marginale (Yang Banhou jia, etc.) ni du style Wu pour nous intéresser au seul courant Yang.
3. Les principaux maîtres de la capitale participèrent vers 1916 au projet de vulgarisation du Taiji quan du « Centre d’études sur la culture physique de Beiping (Pékin) ». Parmi ces maîtres, il faut citer Yang Chengfu ainsi que Yang Shaohou. Cette première codification du Taiji quan comme forme d’éducation physique _ le « Centre d’études » avait pour vocation de former des professeurs de sport_ fut la matrice d’où sortirent les styles modernes. Il existe donc un hiatus dans la transmission du Taiji quan. D’art martial rituel possédant de nombreuses applications au combat, celui-ci a évolué, par le biais du « Centre d’études » vers une pratique gymnique visant plutôt la longévité et le bien être physique. Cette évolution a également été celle des pratiques plus anciennes, telles que le style Chen, qui furent réinterprétées à la lumière des nouveaux principes (2).
Cela posé, nous pouvons à présent retracer les grandes étapes de la formation du style Yang.
Les disciples de la première heure
Le style Yang trouve en la personne de Yang Chengfu (1883-1936), son véritable fondateur. Toutefois, les plus anciens disciples officiels de celui-ci furent également des élèves de son père, Yang Jianhou. Il s’agit des « trois Xuan » (le nom Xuan fait référence à quelque chose de haut, d’élevé, de noble ; il entre par exemple dans la composition d’un surnom de l’Empereur Jaune : Xuanyuan) du nom d’école qui fut attribué par Yang Jianhou luimême à Niu Chunming (alias Jingxuan), Tian Zhaolin (Chaoxuan) et Li Chunnian (Yaxuan). Ce sont les « anciens » témoins d’une pratique sans nul doute plus martiale que celle que nous connaissons de nos jours et qui se concrétisait dans la pratique du sanshou ou séparation des mains encore appelée xiangshou. Cela dit, les styles de ces maîtres de la première génération évoluèrent en suivant le modèle donné par Yang Chengfu dont l’autorité en la matière ne fut jamais remise en doute par ses disciples. Curieusement, les enseignements de nos trois ténors se sont peu diffusés hors de Chine. Niu Chunming a notamment laissé des continuateurs dans la région de Hangzhou, Tian Zhaolin forma des disciples à Shanghai, parmi lesquels Chen Yanlin, et Li Chunnian s’implanta dans la province du Sichuan où sa fille Li Mindi et son gendre Cheng Longxiang poursuivent son enseignement.
Parmi les durs à cuire de cette époque héroïque, il faut encore citer Wu Huichuan qui s’installa également à Shanghai, Cui Yishi qui fut l’un des seuls à terminer sa carrière à Pékin et enfin Zhang Qinlin dont il convient de dire quelques mots. En effet cet expert mystérieux parfois présenté comme un taoïste errant marqua les itinéraires de deux experts très connus en Occident, Zheng Manqing, dont nous reparlerons, et Wang Yen-nian.
Zhang fut également un élève de Yang Jianhou et l’on sait que Wang Yennian prétendait avoir reçu sa technique de ce dernier ce qui, si son récit était vrai, ferait de lui le détenteur exclusif de la « transmission secrète de la famille Yang » (Yang jia mi chuan). Sans vouloir polémiquer, nous ferons ici remarquer que la forme atypique pratiquée par les nombreux élèves occidentaux de Wang Yen-nian est ignorée par l’ensemble des descendants des trois Xuan, pourtant eux-mêmes disciples directs de Yang Jianhou. Nous savons que Wang Yen-nian justifiait cette situation paradoxale par l’anecdote d’un défi lancé à Yang Chengfu que seul Zhang aurait eu le courage de relever, ce qui lui aurait valu de recevoir les secrets de la famille Yang. La provocation venait de Wan Laisheng célèbre boxeur chinois dont nous connaissons par ailleurs le témoignage. Disons tout de suite en ce qui concerne les prétentions de Wang Yen-nian, que cette histoire est une impossibilité pour la simple raison que Yang Jianhou était déjà mort depuis une dizaine d’années lorsqu’eut lieu cet incident mémorable (3).
Des premiers manuels à la dérive « énergétique »
Revenons à présent au sujet qui nous intéresse ici avec un examen des dates où les maîtres que nous avons mentionnés devinrent officiellement disciples de la famille Yang et plus particulièrement de Yang Chengfu.
Niu Chunming : 1902
Cui Yishi : 1909
Li Yaxuan : 1914
Wu Huichuan : 1914
Tian Zhaolin : 1915
Zhang Qinlin : date inconnue mais que l’on peut situer approximativement au début des années 1900.
A ces anciens, il convient d’ajouter trois personnalités importantes qui sont Chen Weiming (disciple en 1917), Dong Yingjie (disciple en 1926) et Zheng Manqing (1930). Avec ces trois experts, le style Yang est entré dans une nouvelle période de son histoire. En effet, tous trois ont participé à la rédaction des manuels laissés par Yang Chengfu, ouvrages qui jouèrent un rôle majeur dans la diffusion de son style de Taiji quan. On peut donc dire que ces trois maîtres participèrent à la codification du style Yang « classique » et contribuèrent à l’intellectualiser. De plus, Dong et Zheng s’activèrent particulièrement pour le propager hors de Chine continentale, en Asie du Sud-Est pour le premier et à Taïwan ainsi qu’aux Etats-Unis pour le second. On considère généralement que leur Taiji quan est représentatif de la dernière manière de Yang Chengfu mais il faut prendre en compte les nombreuses modifications apportées par ces experts qui créèrent chacun des écoles originales. Ce fut d’ailleurs le cas de tous les disciples mentionnés, chacun apportant sa propre marque au style Yang. Il faut noter que cette plasticité du style Yang est en contradiction avec l’existence actuelle d’un style « orthodoxe ».
En dehors de ces disciples, il faut bien entendu signaler les héritiers directs du maître Yang Chengfu. Du fils aîné Yang Shouzhong nous ne connaissons plus guère aujourd’hui que l’évolution donnée par ses disciples Gin Soon Chu et Chu King Hung qui ont orienté le style Yang vers la tendance la plus controversée du Taiji quan. Disons tout de suite que les pantalonnades auxquelles ces deux maîtres réduisent les aspects martiaux et énergétiques du Taiji quan les relèguent, selon moi, en dehors de la transmission du style Yang qui ignore généralement ces excès. Dans ce purgatoire, ils retrouvent des personnages tels que Yue Huanzhi, le fondateur de la branche Yang du maître Gu Meisheng et inspirateur du buqi, Shi Ming, Sim Pooh Ho, Huang Zhenhuan, etc. (4). Toutefois, cette évolution aurait été impossible sans une propagande antérieure dont les exagérations faisaient déjà du Taiji quan une sorte d’art martial supérieur doté d’une dimension initiatique conduisant à la longévité voire à la réalisation spirituelle. Cette tendance mystique devait être combattue pendant un temps en Chine populaire comme nous allons le voir.
L’apparition de la pratique officielle et la multiplicité des écoles
Lorsque Yang Chengfu disparu en 1936, ses disciples avaient travaillé avec lui entre une trentaine d’années (Niu Chunming) jusqu’à moins d’une décennie (Zheng Manqing). Pour ce qui est de ses autres enfants nés d’un second lit, Yang Zhenji, Yang Zhenduo et Yang Zhenguo, ceux-ci étaient respectivement âgés de 14, 10 et 8 ans à la mort de leur père. C’est donc sous la direction de leur frère aîné ou de disciples de ce dernier qu’ils apprirent réellement le Taiji quan (5).
En arrivant à la période communiste, deux nouveaux personnages entrèrent en scène qui allaient jouer un rôle considérable en Chine populaire : Gu Liuxin et Fu Zhongwen. Le premier qui fut notamment un élève épisodique de Chen Weiming et de Wu Huichuan avant d’intégrer en 1934 le parti communiste, prit après la « libération » la tête de la fédération de Wushu de Shanghai tout en devenant le spécialiste officiel des études théoriques et historiques du Taiji quan. A cette époque, cette ville comptait encore quelques dinosaures tels que Tian Zhaolin, Chen Weiming et Chu Guiting qui était devenu disciple de Yang Chengfu en 1929. Chen mourut en 1958, Tian en 1960 et Chu en 1977. Les disciples officiels disparus, Gu Liuxin contribua à faire de Fu Zhongwen_ un parent éloigné de Yang Chengfu qui avait commencé à enseigner officiellement en 1944 _ le chef de file de l’école Yang en Chine. Ce dernier fut ainsi amené à incarner l’orthodoxie du style Yang. Une de ses contributions notables au rayonnement du style Yang fut de sortir Yang Zhenduo et Yang Zhenji de l’anonymat leur donnant ainsi l’opportunité de devenir à leur tour des maîtres de renom. Le style de cette dernière génération d’expert reproduit de façon fidèle les attitudes de Yang Chengfu immortalisées par les photos de son dernier livre (6).
A côté de cette pratique canonisée, il faut encore signaler la création de deux enchaînements dérivés du style Yang, les 24 mouvements ou « Taiji quan simplifié » (Jianhua Taiji quan) et les 88 mouvements qui dérivent tous deux de la pratique du maître Li Yulin (1885-1965) particulièrement renommé à Pékin pour sa pratique martiale et sa maîtrise des « poussées des mains ». En codifiant définitivement le style Yang, la génération des maîtres de la Chine Rouge a ainsi parachevé l’évolution d’un style qui n’avait pas cessé de subir des modifications apportées par le fondateur et ses successeurs. En l’expurgeant du mysticisme et des légendes qui avaient contribué à sa réputation au début de la période républicaine, ils en firent une forme de culture physique censée, éventuellement, avoir quelques applications en autodéfense (7).
Malgré l’existence d’une « pratique officielle » nous devons toutefois considérer le style Yang comme étant divisé entre de nombreuses écoles dont nous allons préciser les plus importantes en indiquant, lorsque c’est possible, les principaux représentants actuels.
_ Ecole Cui Yishi (Cui Shijing)
_ Tian Zhaolin
_ Li Chunnian (Cheng Longyi, Li Mindi)
_ Dong Yingjie (Tung Kaiying)
_ Zheng Manqing (de nombreux disciples en Asie et aux USA)
_ Yang Shouzhong (Gin Soon Chu, Chu King Hung)
_ Yang Zhenduo (Yang Jun)
_ Fu Zhongwen (Fu Shengyuan, Fu Qingquan).
Toutes ces écoles sont, cela va sans dire, fondées sur la pratique de l’enchaînement codifié par Yang Chengfu et comportent les exercices de poussées des mains (tuishou) _ qui ne sont pas du combat mais des jeux d’opposition ou de coopération _ ainsi que les formes à l’épée, au sabre, etc. sans compter les chorégraphies annexes (des enchaînements rapides par-ci par-là) et les inévitables méthodes de chi-kung.
La branche Yang Shaohou
A côté du style Yang de Yang Chengfu, nous trouvons d’autres pratiques rattachées plus ou moins abusivement à la famille Yang. Nous avons déjà signalé l’école du maître taïwanais Wang Yen-nian. Les pseudo-pratiques de Yang Luchan et Yang Banhou commercialisées en Occident ne valent
vraiment pas que l’on s’y arrête. Par contre, il convient de dire quelques mots sur la pratique de Yang Shaouhou souvent considérée comme plus martiale que celle de son frère Yang Chengfu. Il semble que ces deux personnages furent victimes de leurs excès. La disparition précoce de Yang Chengfu a donné lieu en Chine à de nombreux ragots que nous ne reprendrons pas ici. Pour ce qui est de Shaohou, son addiction à l’opium explique probablement le nombre réduit de ses élèves. Parmi ceux-ci ont cite généralement Wu Gongyi, grand maître du style Wu dont nous avons évoqué le combat historique sur ce site (8), ainsi que Wu Tunan. Ce dernier est controversé en ce qui concerne son âge_ on sait aujourd’hui que ce soi-disant centenaire s’était considérablement vieilli_ voire même sur sa prétendue qualité de disciple de Yang Shaohou. (9). Bref, on pourrait encore citer d’autres noms tels que ceux de Tian Zhaolin qui reçut l’enseignement de Yang Shaohou ou encore celui d’un expert autrefois établi dans la province du Guizhou, Gu Luping (encore nommé Gu Lisheng) (10). Quoi qu’il en soit, nous ne parlons ici que d’une forme de plus, celle donc de Yang Shaohou qui serait plus martiale parce que plus rapide, alternant relâchement et mouvements plus brusques, etc. Au risque de décevoir, je rappellerai que nous ne sommes pas là dans le domaine du « combat » à proprement parler : entre l’enchaînement Yang Chengfu et Yang Shaohou, il n’y a en réalité qu’une différence d’intensité dans l’exercice, rien de plus…
Au sujet des enchaînements et du gongfu
Un enchaînement est une sorte de gymnastique et c’est bien sous cette forme, comme de nombreux arts martiaux chinois du reste, que le style Yang s’est diffusé toutes tendances confondues. La pratique véritablement guerrière fut celle du sanshou, la séparation des mains, qui n’est pas le gracieux duo décrit dans le livre de Catherine Despeux (11). Cet exercice que l’on retrouve dans quelques branches marginales et méconnues du Taiji quan fut conservé par les anciens de l’école Yang jusqu’à Dong Yingjie avant d’être relégué dans les oubliettes car il s’éloignait trop de la nouvelle pratique fondée sur l’enchaînement et des exercices à deux adoucis (les tuishou). En effet, les adeptes du sanshou se cognaient vigoureusement, ce qui ne répondait plus à la « recherche » des pratiquants du nouveau Taiji quan qui aspiraient plutôt à un art martial idéalisé axé sur la longévité. Quand à la valeur de cette pratique du combat nous ne pouvons que faire des supputations, la piètre performance publique de Wu Gongyi, pourtant formé par Wu Jianquan et Yang Shaohou signalons-le, ne suffisant pas à nous renseigner. Mais peut-on sérieusement imaginer un maître du style Yang actuel monter sur un ring ? Quoiqu’il en soit, saluons ici les experts du style Yang qui ont la décence de rester dans leur domaine, celui de l’exercice physique tels Yang Zhenduo ou encore Fu Zhongwen qui m’avait quant à lui déclaré en 1991, alors que je le pressais de questions sur la pratique martiale, les formes rapides et le fajing : « Wo mei you gongfu », « Je n’ai pas de gongfu » (traduisez « habileté martiale »), ce qui était une façon de me dire : « Si c’est le combat qui t’intéresse, adresse-toi ailleurs ». Yang Zhenduo avait quant à lui insisté sur le fait qu’il n’existe qu’un seul enchaînement à mains nues en style Yang et que les formes rapides sont inutiles… du point de vue du combat, la fonction de la pratique de la forme étant tout autre, ce qui à l’époque (en 1989) m’avait paru tout à fait juste. En effet, l’art du Taiji quan ayant très tôt évolué vers l’excellente discipline corporelle que nous connaissons aujourd’hui, il y a une certaine inconscience à le présenter comme une méthode d’autodéfense, prétention qui dans le milieu des arts martiaux « internes » va de pair avec le mythe de l’énergie. Il importe donc de souligner les véritables bénéfices du Taiji quan qui résident dans sa pratique gymnique, à condition que celle-ci soit correcte.
José Carmona
(1) Rien n’a été écrit du vivant de Yang Luchan pouvant confirmer son existence et encore moins ses exploits martiaux. Selon le sinologue Douglas Wile qui s’est penché sur les archives chinoises, la gazette de Yongnian, terre natale de Yang Luchan, ne mentionne même pas ce dernier alors qu’elle donne la biographie d’un autre maître de boxe. Cf. Douglas Wile, Lost T’ai-chi Classics From The Late Ch’ing Dinasty, State University of New York Press, Albany, 1996.
(2) Sur la forme du Centre d’études, voir mon livre La transmission du Taiji quan, Véga, 2007, page 76 et pages 159-166.
(3) L’histoire de ce combat colportée par Wang Yen-nian etait bien entendu à la gloire de Zhang. Le sympathique professeur Liang Chaoqun m’avait quant à lui donné la version de son maître, le fameux Wan Laisheng. Ce dernier clamait qu’il avait fait perdre la face à Yang Chengfu qui n’aurait eu d’autre remède que de s’exiler piteusement dans le sud de la Chine où il diffusa par la suite son style Yang. Au regard des rodomontades des uns et des autres, la version recueillie à Taïwan par le chercheur Robert Smith auprès de Zheng Manqing me paraît plus plausible. Je cite le texte en anglais : «Once a famous boxer, Wan Lai-sheng, came and challenged Yang’s circle. Chang (Zhang Qinlin NDLR) met the challenge, but the fight went nowhere : both injured their hands at the outset and it was postponed. » (Robert W. Smith, Chinese Boxing, Masters and Methods, North Atlantic Books, Berkeley, California, 1990, page 38). Notons qu’il ne faut pas confondre Zhang Qinlin avec un certain Zhang Qinglin, neveu de Yang Chengfu qui fut également son disciple et dont le principal héritier fut Zhang Mingyu, un des maîtres de Wang Bo.
(4) Il est surprenant d'apprendre que Yue Huanzhi (1899-1961) forma Gao Tao qui est le maître de Yang Jwing Ming. En ce qui concerne Gu Meisheng et Shi Ming, on a pu les voir en action dans un documentaire télévisé intitulé De Pékin à Shanghai à la recherche du qi. On y voyait notamment ces deux experts repousser leurs partenaires sans les toucher. Les curieux pourront trouver des vidéos de quelques exhibitions des « grands maîtres » Gin et Chu sur Youtube. Enfin, le buqi est cette sorte de thérapie par l’énergie qui prétend soigner à distance.
(5) Yang Zhenduo étudia ainsi le style paternel avec Cui Yishi.
(6) J’ai traduit en français l’ouvrage de Fu Zhongwen (et Gu Liuxin) décrivant le style « orthodoxe » de Yang Chengfu : Maîtriser le style Yang de Taiji quan, Le Courrier du Livre, 2003.
(7) De mon point de vue, les fameux « 24 mouvements » du Taiji quan simplifié encore appelé en France « forme de Pékin » représentent un progrès. La pratique y est en effet symétrique et rationnelle et un pratiquant de lutte chinoise, par exemple, pourra toujours y trouver des « applications martiales» intéressantes. Malheureusement, depuis le milieu des années 1980 le Taiji quan connaît une régression liée au développement tous azimuts du qigong et surtout à l’impact du Nouvel Age qui n’est qu’un nouvel obscurantisme.
(8) Cf. dans la rubrique Réflexions de ce site l’article d’Olivier Painaud, Le grand combat de Wu Gongyi contre Chen Kefu.
(9) En effet des documents d’époque prouvent que Wu Tunan était âgé de 88 ans l’année de sa mort et non de 105 ans comme il le prétendait ! Pour ce qui est de sa qualité de disciple de Yang Shaohou, ses propres textes publiés pendant la période républicaine ne mentionnent qu’un certain Wu Labu parmi les héritiers de ce maître. Ce n’est qu’après la période maoïste que Wu Tunan raconta que ce « Wu Labu » n’était autre que lui-même…
(10) Wang Weiguo qui enseigne en France depuis le début des années 1980 de façon très discrète a été l’élève direct de Gu Lisheng. Au début de son enseignement dans notre pays on ne connaissait guère qu’un tai chi « mémère » qui évitait avec horreur toute dépense un peu physique. Il faut lui savoir gré d’avoir révélé aux pratiquants français une pratique plus sportive. Par ailleurs, il faut rappeler à tous ceux qui sont soucieux de connaître la véritable histoire des arts martiaux chinois dans notre pays que c’est par son intermédiaire que la France put découvrir le Wushu et participer officiellement en 1985 et 1986, sous le patronage de la FFKAMA,aux tout premiers tournois internationaux organisés en Chine populaire. Soulignons que ses élèves Jean-Michel Coudard et Patrick Gaillot furent ainsi les premiers compétiteurs français à affronter sur leur terrain les spécialistes chinois du Taiji quan, parmi lesquels il faut citer Chen Xiaowang ainsi que le champion national Ding Jie !
(11) Selon les uns et les autres, cet enchaînement à deux aurait été créé par Yang Chengfu ou encore inventé par Chen Yanlin. Il a été adopté par d’autres experts tels que le fameux Yang Jwing Ming.