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yi

9 Mai 2010 , Rédigé par haze Publié dans #culture

voici un passage sur le yi ici

 

"L’inquiétude, lorsque les images et les mots manquent pour pouvoir la penser, blesse la structure centrale de
notre être, de notre corps, que nous appelons ici la terre, sensée conférer tranquillité et onctuosité. Le Centre est
soutien de notre pensée. Celle-ci apaise la peur dans la loi des cinq mouvements, comme la terre absorbe l’eau
en créant une glaise capable de donner forme. Cette forme est l’intention profonde (意, yi) qui conditionne
notre tranquillité corporelle et, partant, notre santé en général.


Si on se réfère au chapitre 8 du Lingshu, yi, l’Intention, est la première forme issue du Vide, le Coeur, lorsque
celui-ci se souvient. C’est une première mémoire, un premier corps, un retournement du Vide sur lui-même qui, ainsi, crée la forme
[1,2]."

 

Une autre formulation de ce passage

 

"La « marche » du psychisme est expliqué comme suit au LS8: Le C qui s’applique est à l’origine du Yi (intention) Le Yi qui devient permanent, qui dure est à l’origine du Zhi (vouloir) le Zhi change et on parle de Si (pensée), la pensée se déploie au loin et puissamment et on parle de Lü (projet), le Lü dispose de tous les êtres et on parle de Zhi (savoir faire)"

 

 

 

J'ai trouvé un autre article intéressant sur le Yi (Intention) ici de B. Loquineau

 

Le voici avec en gras les points qui me paraissent interessant

 

L'intention "yi"

yi

Que peuvent être les états de conscience intentionnels du qi gong qui semblent susceptibles de faire un pont entre l’intentionnalité d’Edmund Husserl mise en valeur par la sophrologie, et l’intention « yi » sans laquelle le Qi ne peut pas venir selon la tradition chinoise ? La tradition chinoise pose l’intention « yi » comme précurseur indispensable du « cœur » et de l’énergie « qi » selon l’expression « yi dao, shen dao, qi dao»


La relation entre notre conscience et l’objet sur laquelle nous la posons est intentionnelle car il existe entre eux un lien réciproque ; il y a une transaction entre la conscience, l’objet et le sujet. Conscience et objet de celle-ci se modifient et se réalisent comme si l’un et l’autre étaient, d’une certaine manière, cause et effet entre eux-mêmes. Grâce à l’un l’autre est vraiment autre et grâce au second la première est vraiment autre aussi. La conscience modifie la nature du second et vice-versa. De la même manière et par relation intentionnelle, le sujet donne un sens au monde qu’il perçoit, se projetant de manière créative en lui. Le qi gong comme contrôle du souffle nécessite une fine conscience de ce souffle. Prendre conscience de l’univers dans lequel on vit suppose de clarifier le concept de la conscience avec laquelle nous cernons ce réel car de cette conscience dépendra tout le reste. Le « souffle-Qi » n’existe qu’au travers de ce dont nous sommes conscients.

L’intention est un engagement de soi (« yi tu ») qui n’est pas du registre de la volonté « zhi » . Il ne faut pas confondre intention et volonté, « yi » et « zhi » . Cette nuance est fondamentale dans le qi gong qui repose sur l’« intention immanente au réel dont elle épouse les propensions » (F. Jullien). Dans la pensée traditionnelle chinoise, qui se trouve aux antipodes de notre pensée moderne volontariste et rationalisante, la puissance énergétique de l’intention et de l’imagination est considérée comme plus importante que la volonté : « yi » concilie intention et imagination. Chercher les mots ayant le « yi » dans leur composition peut aider à mieux le cerner tout en reconnaissant que cette approche n’est pas conventionnelle.

 

Il est bon de pratiquer le qigong en se disant que le yi et donc l’intentionnalité donne sens. Le « sens » est la première signification de « yi ». « Yi si » qui est un mot d’usage très courant, se traduit par « sens, signification, idée » avec une double insistance de sa graphie sur le cœur. Dans « yi yi » (traduit par « signification, sens ») l’idéogramme classique avec le « wo » sous-jacent au deuxième caractère, comme ancrant le sens dans l’individuation du soi. La deuxième signification de « yi » est « souhait, désir, intention, aspiration », que l’on retrouve dans « yi yuan » (traduit par « souhait, désir, aspiration ») avec là encore double graphie du cœur. Par cette conscience du « yi » comme nourrie du coeur, la pratique du qigong peut devenir désir. Des liens se font aussi avec les processus imaginaires si importants dans les visualisations de la pratique taoïste. La signification d’une visualisation passe par la représentation « yi hui » de l’imagination, de l’inspiration artistique « yi jing » par le « yi » dont l’idéogramme ancré dans le cœur donne sens. « Yi » se retrouve aussi dans « yi wei » pour « sens, signification » avec « wei » pour « goût, saveur » que nous retrouverons dans le Tao au « goût sans goût » (ch.63). Autant de sens qui permettent de voir « Yi » comme intention-désir mais aussi engagement. Tout cela vécu dans la pratique, au delà de la relaxation et du rêve éveillé engage dans « yi tu », l’intention, avec « tu » pour le dessein.

Retenons de la définition du Ricci (2348) que « yi » est 1. idée, pensée, sentiment, penser que, estimer que, 2. sens, signification, 3. intention, désir ; dessein, 4. sentiment personnel, 5. s’attendre à, présumer. D’un point de vue philosophique (Ricci), « yi » peut se comprendre comme 1. le plus léger des mouvements du mental dans l’éveil de l’intérêt, 2. l’ébauche d’une pensée ; première image qui se présente à l’esprit, 3. dans les propos, l’intention de celui qui parle, pense, agit ; l’intention qu’il met dans ce qu’il exprime.

La valeur « yi » est majeure dans la pratique du qi gong. L’« intention pure » « Zhen yi » est la pierre d’angle du qi gong de tradition taoïste. Cette « intention pure » s’obtient lorsque les « trois portes » de Ren mai et Du mai sont fermées et que le cœur est harmonisé grâce aux « trois harmonisations » Tiao xin, Tiao xi et Tiao shen. Le cœur en paix permet de poser son esprit avec une seule intention sachant que le désordre prend place dès que deux intentions cohabitent.

Une vivante illustration des effets de l’intention pure « zhen yi » nous est donnée par Lie Tseu, en son chapitre 2 où il nous raconte : « Un jeune homme qui habitait au bord de la mer aimait beaucoup les mouettes. Tous les matins, il allait sur le rivage pour jouer avec elles et les mouettes arrivaient par centaines sans hésiter. Un jour, le père du jeune homme lui dit : On m’a dit que les mouettes jouent familièrement avec toi. Prends-en quelques-unes et apporte-les moi pour que moi aussi je puisse jouer avec elles. Le lendemain, le jeune homme se rendit au bord de la mer : les mouettes jouèrent dans les airs au-dessus de lui, mais aucune ne descendit » (« Vrai classique de la simplicité et de la vacuité de la vertu parfaite » Lie zi).

 

B. Loquineau"

 

Il y a aussi la relation du yi avec la rate. Mais je n'ai pas trouvé un texte clairà part ces quelques phrases

 

  L'idéogramme signifie :"l'intention que celui qui parle met dans les sons qu'il profère", ou encore : "Le Yi est la faculté de répéter des images dont on a conscience", "La Rate abrite le YI (mémoire)" - Su Wen - ch. 23. ; "La Rate est le fondement du ciel postérieur".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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